Sysmex Mag Janvier 2024

Éditorial Sysmex Mag Janvier - Février - Mars 2024 S Y S M E X M A G # 1 2 Construire ensemble Avec le slogan « Together for a better healthcare journey », Sysmex a pour ambition de participer à l’amélioration de la prise en charge des patients à son niveau et continuera à stimuler l'innovation dans le domaine d’analyse de diagnostics en tant que fonctions importantes du parcours de santé patient. Les équipes Sysmex que nous vous présentons de manière régulière dans la rubrique « nous connaitre » sont au cœur de l’organisation de Sysmex France. Elles sont l’assurance que les solutions de diagnostic Sysmex vous permettent de produire rapidement des résultats patients visant l’excellence, en ayant recours à des flux de travail pertinents et efficaces. Nos équipes recherchent continuellement une qualité des échanges et la satisfaction de ses interlocuteurs, qu’ils soient clients, fournisseurs ou collègues. Elles sont formées pour vous permettre d’utiliser nos solutions de manière assurée et optimum. Avec passion et flexibilité, nous nous efforçons de démontrer notre compétence individuelle et un travail d'équipe abouti pour construire ensemble un partenariat de confiance à long terme. S O M M A I R E Cliquez sur la rubrique souhaitée La chaîne CN au CHU de Montpellier ..................................................................................... P.3-4 La société HYPHEN BioMed, fabricant français des réactifs d’hémostase pour le groupe Sysmex ....................................................................................... P.5-6 Cas clinique - Août 2023 ................................................................................................................P.7 Nous connaître .............................................................................................................................. P.8 La solution UN-Series au Laboratoire Ketterthill ................................................................ P.9-10 Astrego - Résistance aux antimicrobiens ..................................................................................P.11 Cas clinique - Novembre 2023 .................................................................................................... P.12 La gestion des contrôles de qualité Sysmex : un retour d’expérience du CHRU de Nancy ............ P.13 Installations XR .............................................................................................................................P.14 Contacts et congrès 2024 ........................................................................................................... P.15 [ 2 ] Janvier 2024 - Sysmex Mag #12 Sommaire

Le CHU de Montpellier a fait le choix du CN-Track, nous sommes donc revenus avec Madame Isabelle Cau-Diaz sur les principaux points de son choix aussi bien vis-à-vis du fournisseur, des automates que des réactifs. Ce changement important pour le laboratoire a nécessité beaucoup d’investissement de part et d’autre, mais aujourd’hui, comment, après plus de 18 mois d’utilisation, l’ensemble du laboratoire a intégré ce nouveau flux de travail. Sysmex France (SFR) : Pouvez-vous nous présenter votre laboratoire et le CHU de Montpellier ? : Le CHU de Montpellier Dr Isabelle Cau-Diaz (ICD) a la particularité de se composer de plusieurs sites géographiques. laboratoires sont dispersés sur les différents sites, mais il y a un seul laboratoire par spécialité. Le département d’Hématologie Biologique se situe sur le site de Saint Eloi et nous recevons l’ensemble des analyses de notre spécialité provenant du CHU, et de l’extérieur. l’heure actuelle, À les Nous travaillons donc bien sûr en 24/24H, avec les services des urgences, les hospitalisations ou les réanimations etc… Nous avons besoin, dans plusieurs contextes d’urgence vitale, de rendre des résultats dans les meilleurs délais possibles comme l’accueil des polytraumatisés sévères, les hémorragies à la maternité, les suspicions d’AVC. Cette activité nécessite une équipe de techniciens polyvalents notamment sur les analyses H24. L’équipe technique comprend environ une trentaine de techniciens qui tournent sur les horaires de garde. Nous avons ensuite des équipes référentes, qui vont assurer le bon fonctionnement et le suivi des postes en journée. Qu’attendez-vous d’un fournisseur ? ICD : De la transparence ! Nous avons besoin d’établir une relation de confiance avec le fournisseur. Nous évaluons la performance d’un analyseur ou de réactifs et bien évidemment il s’agit d’un critère important. Mais il n ‘est pas le seul à prendre en compte. Actuellement sur le marché, il n ‘existe pas d’analyseur ou de réactif parfait, chaque automate a ses limites, et il faut qu‘elles soient clairement annoncées. On doit savoir ce qui est possible, ce qui ne l‘est pas. Cela passe par une écoute mutuelle et de la disponibilité. J‘apprécie également la prise en compte des améliorations souhaitées, la réactivité, le fait de pouvoir réaliser un travail commun pour faire évoluer le système. Enfin, comme je l‘ai souvent dit, l ‘ensemble des services associés est très important. Vous pouvez avoir un analyseur (presque!) parfait, mais si les services SAV, logistiques, applicatifs ne fonctionnent pas, cela peut mettre le laboratoire en grande difficulté, d’autant plus dans un environnement hospitalier qui gère des urgences 24H/24. Pourquoi avoir évalué le CN-6000 ? ICD : Nous devions renouveler nos analyseurs d’hémostase pour l‘activité 24h/24 dans le cadre du renouvellement d’équi- pement. Nous étions à la recherche d’un analyseur avec une meilleure cadence, une fiabilité des résultats. Nous connaissions le CS 5100 depuis 2018, le CN 6000 parais- sait avoir des performances intéressantes, avec une version améliorée du CS 5100. La possibilité d’avoir un analyseur avec un module de chimiluminescence était aussi intéressante même si nous ne l‘avons pas testé à l’époque. Quelles sont vos critères de choix ? ICD : Concernant l‘analyseur : • La fiabilité des résultats bien sûr, indispensable, qui passe par les méthodologies. • La cadence, nettement améliorée dans l’approche du CN 6000 est évidente et constitue un critère important au sein d’un CHU pour l‘amélioration du délai de rendu des résultats. • L‘ergonomie, la facilité de prise en main est un critère important à l‘époque actuelle où le turnover de l‘équipe technique est régulier et important. • La possibilité d’ouverture de l’automate à d’autres réactifs que ceux du fournisseur de l‘analyseur. • Les connexions Informatiques aux chaînes, Middleware etc… Nous sommes également toujours très attentifs aux services : disponibilité et compétence du SAV, des ingénieurs d’applica- tion, des équipes commerciales, recherche et développement, les services logistiques. Les dysfonctionnements de ces ser- vices peuvent rapidement compliquer la vie d’un laboratoire, notamment dans un CHU où le besoin et les urgences, parfois vitales se succèdent. Quels sont les principaux axes que vous avez testés durant l’évaluation ? ICD : La performance : la répétabilité et reproductibilité et l’exactitude des résultats. Nous avons comparé les résultats avec notre méthode, nous avons également évalué des contrôles de qualité externes qui ont donné de très bons résultats. Nous avons testé la cadence, le délai de rendu d’un résultat urgent au sein d’une activité de journée “type”. Nous avons évalué également la prise en main par l‘équipe technique. Concernant le CN-6000 avec le CN-Track, quels sont les points forts qui vous ont le plus marqués et qui dans votre réflexion ont été importants pour le choix définitif ? ICD : Outre la fiabilité des résultats qui est non négociable, la facilité de prise en main, la cadence, la gestion de l’urgence. Le CN-Track nous a permis d’améliorer les flux, en permettant de faire des ajouts d’analyses sans avoir à ré introduire les racks dans l’analyseur. [ 3 ] Janvier 2024 - Sysmex Mag #12 Sommaire

L’utilisation des réactifs liquides prêts à l’emploi pour la rou- tine, vous ont-ils séduit et dans quelle mesure cela permet de faire évoluer les pratiques du laboratoire ? Après quelques mois d’utilisation du CN-Track et des CN- 6000, quel est le retour général de cette nouvelle chaine d’hémostase ? ICD : La prise en main par l’équipe technique a été facile. Nous avons amélioré notre cadence, et simplifié l’organisation. Nous sommes globalement très satisfaits de cette implantation. Quel est la future évolution de votre laboratoire d’hémostase au sein de la structure du CHU de Montpellier ? ICD : Nous allons déménager dans un site unique de Biologie, doté d’une réception commune des échantillons biologiques et d’une chaîne pré analytique qui acheminera les échantillons jusqu’aux analyseurs. Nous avons fait le choix de connecter les analyseurs de cytologie et hémostase. Comment qualifierez-vous, vos interactions avec vos inter- locuteurs Sysmex ? ICD : Très fluide! Nous avons la chance d’avoir à Montpellier une équipe Sysmex très disponible à l‘écoute et très réactive. On peut dire en toute franchise ce qui ne va pas et on échange pour résoudre les problèmes. Recommanderiez-vous Sysmex à vos pairs ? ICD : C‘est déjà fait! ICD : Les réactifs liquides prêts à l’emploi séduisent rapidement les équipes techniques, par leur gain de temps notamment. Nous sommes toujours prudents par contre par rapport à la stabilité, la fiabilité de ces réactifs. Mais il y a moins de variation liée à la reconstitution ce qui peut être appréciable dans une grande équipe polyvalente. Concernant l’installation et la formation des techniciens du laboratoire, comment le laboratoire a vécu cette évolution et la transformation de la paillasse d’hémostase ? ICD : Nous avons été très bien accompagnés, avec une présence dès le début du projet sur le plan ré organisation de l‘espace et des travaux. L‘équipe Sysmex a été très disponible pour échanger avec les équipes CHU. Ensuite la présence et la disponibilité de l‘ingénieur d’application ont permis en amont de l’installation de nombreux échanges avec les techniciens, la cadre de santé et les biologistes. Les étapes ont pu être planifiées et adaptées à nos besoins. La validation de méthode s‘est faite avec l’ingénieur d’application constamment présent et 3 techniciens référents, destinés à être les futurs “ formateurs ”. Cela leur a permis de bien prendre en main l’automate. Les formations de l‘ensemble des techniciens destinés à utiliser les analyseurs ont été planifiées avec l‘aide de notre cadre de santé. Le passage en production s’est fait après avoir vérifié que les équipes étaient prêtes. Nous avons une équipe jeune et dynamique, donc tout s’est déroulé au mieux ! [ 4 ] Janvier 2024 - Sysmex Mag #12 Sommaire

La société HYPHEN BioMed, fabricant français des réactifs d’hémostase pour le groupe Sysmex. Les débuts de l'histoire Depuis 2010, la Société HYPHEN BioMed est intégrée au groupe Sysmex pour la fabrication et la fourniture de réactifs d’hémostase. Dans cette première partie, nous allons commencer par la genèse d’HYPHEN BioMed et son évolution. Nous avons demandé à Anne-Marie Vissac (Présidente de la société) de nous présenter la société et de nous narrer cette formidable aventure. Sysmex France (SFR) : Pouvez-vous nous dire comment est née l’idée de la société HYPHEN BioMed ? Anne-Marie Vissac, Ingénieur certifié en chimie biologie (AMV) : HYPHEN BioMed (HBM) a été créée en janvier 1999 par moi- même et Jean Amiral, nous sommes tous les deux chercheurs en Biologie appliquée avec une expérience industrielle. Le but d’HBM était de proposer à la recherche pharmaceutique et aux laboratoires hospitaliers des outils innovants à des fins de recherche et de diagnostic spécialisé dans la Thrombose, l’Hémostase et les maladies auto-immunes. Comment avez-vous débuté ? AMV : Nous avons commencé en janvier 1999, sur une surface de 50m² pour augmenter très vite à 220m² dans un petit pavillon situé à Andrésy (78). En 2003, pour répondre à la de- mande croissante de production, nous avons intégré le site de Neuville sur Oise avec un premier bâtiment de 1000m², puis en 2008, au regard de la progression et du succès rencontré, nous avons fait construire un second bâtiment de 3500m² dédié à la production Que signifie HYPHEN BioMed et le logo ? AMV : Notre objectif était de nous cantonner uniquement sur ce que nous savions faire, c’est-à-dire innover et fabriquer des réactifs et d’en faire profiter tous les utilisateurs, d’où le choix du mot HYPHEN qui signifie en grec ancien « trait d’union ». Concernant la signification de notre logo, il représente de façon schématique, un cœur, une artère et un anticorps. HYPHEN BioMed et Sysmex Coporation : comment est venue cette collaboration ? AMV : Ce partenariat est arrivé après de très longues discussions avec Sysmex. HYPHEN n’ayant pas d’activité de fabrication d’instruments, nous avons trouvé une complémentarité en nous rapprochant de Sysmex, leader en hématologie, pionner dans l’instrumentation et plus particulièrement en hémostase. L’association instrument et réactif ne pouvait être que béné- fique au développement de HBM. En 2010, l’acquisition de HYPHEN BioMed par Sysmex Corporation a donc été conclue. Que vous a apporté l’entrée dans le groupe Sysmex ? AMV : Notre entrée dans le groupe, nous a apporté des res- sources, les connaissances en instrumentation, la digitalisation, etc…, tout ce qu’une société Japonaise peut procurer comme valeur ajoutée dans ces domaines. En contrepartie, notre savoir-faire dans la fabrication de réactifs mis au service des automates de coagulation Sysmex, fait que notre partenariat nous permet de continuer d’innover et de grandir. De plus, cette acquisition nous fait bénéficier égale- ment d’ouverture, grâce aux filiales Sysmex, sur des territoires où Sysmex commercialise ses instruments. Fort du succès rapide de ce partenariat, nous avons été amenés en 2017, à envisager la construction d’un troisième bâtiment de production de 5400 m² toujours situé sur le site de Neuville sur Oise. Ce nouveau bâtiment nous a permis d’améliorer notre processus d’industrialisation, en augmentant nos capacités de production (tel que l’implémentation d’un nouveau lyophilisateur d’une capacité 100 000 flacons en complément de ceux existants dont la capacité est de 20 000 et 60 000 flacons), et en in- troduisant de l’automatisation. Nos locaux ont été prévus pour accueillir ultérieurement un nouveau lyophilisateur de forte capacité. Cette industrialisation des productions, permet d’accompagner Sysmex dans sa progression dans le secteur de la coagulation. [ 5 ] Janvier 2024 - Sysmex Mag #12 Sommaire

Comment est venue l’idée de créer les premiers réactifs liquides prêt à l’emploi pour la spécialité ? AMV : Le premier réactif liquide prêt à l’emploi (LRT) que nous avons développé a été le kit BIOPHEN™ HEPARIN LRT. Nous avons répondu à un besoin du marché. Ce n’était pas forcément un souhait des développeurs, nous savions que nous gagnerions en praticabilité, en revanche, nous perdrions en stabilité sur le long terme. Toute la valeur ajoutée de ce développement a été de trouver comment stabiliser les protéines utilisées dans la fabrication de ces réactifs sous leur forme liquide et limiter ainsi toute perte d’activité. Cela, on le doit à Jean Amiral, expert dans la modélisation et la stabilisation des protéines, ce qui nous a permis de proposer rapidement une gamme de produits prêt à l’emploi en complément de leur forme lyo- philisée. Néanmoins, nous poursuivons nos recherches afin de permettre d’obtenir une stabilité du produit liquide sur le long terme comparable à celle du produit lyophilisé. Aujourd’hui, un produit lyo- philisé a environ 30 mois de péremption, alors qu’un pro- duit liquide prêt à l’emploi a une stabilité réduite à 18 à 24 mois. Nous avons rencontré avec la sortie du BIOPHEN™ HEPARIN LRT, en France et à l’étranger, un énorme succès et cela a probablement contribué à ce que nos concurrents commencent à proposer des réactifs liquides prêt à l’emploi. Les besoins du marché en terme d’usabilité nous conduit de plus en plus à développer des produits liquides prêts à l’emploi avec une stabilité maximum et ne nécessitant pas de recalibration. C’est pourquoi, tous nos travaux de recherche aujourd’hui prennent en compte ce besoin pour tous nos produits en développement. Comment se déroule le passage de l’IVDD à l’IVDR ? AMV : L'IVDR remplace l’ancienne directive relative aux dis- positifs médicaux de diagnostic in vitro (IVDD). La principale différence entre l'IVDD et l'IVDR est la très forte augmentation du nombre de produits nécessitant l’implication d'un organisme notifié alors qu’avec l’IVDD nous étions en auto-certification. Seuls 8 % des dispositifs IVD commercialisés nécessitaient une certification délivrée par un organisme notifié, contre plus de 80 % dans le cadre de l'IVDR. Les délais d’obtention des certifications par un organisme notifié se sont allongés (> 12 mois), ce qui nécessite d’ajuster les plans de lancement de nouveaux produits. Nous devons prendre en compte aussi la spécificité en termes de réglementations de tous les pays dans lesquels nous ex- portons. Le règlement IVDR est beaucoup plus exigeant que la directive IVDD. Pour être en conformité, les fabricants de DIV doivent respecter des exigences supplémentaires comprenant notam- ment : l'implication d'organismes notifiés, la mise en œuvre de processus de surveillance post-commercialisation proactifs et des exigences supplémentaires en matière de performances et de démonstration des preuves cliniques. Le règlement IVDR place la barre plus haute. La conformité à l'IVDR nécessite un investissement majeur en temps, en efforts et en coûts. En plus de l’investissement initial en temps et en ressources pour la mise à niveau de leur SMQ, il faut s'assurer que l’on a la capacité de maintenir la conformité, car tous les documents et processus devront être mis à jour tout au long du cycle de vie du dispositif. Au regard de ce nouveau règlement, tous les produits existants ou à venir devront faire l’objet d’une soumission auprès des organismes notifiés à des fins de certifications. Des preuves cliniques et une documentation technique supplémentaires sont requises pour justifier les déclarations de sécurité et de performances sur tous les produits existants, cela nécessitant de refaire toutes les validations conformément aux nouvelles lignes directives de la norme. Chaque dispositif de diagnostic in vitro doit disposer de données pour étayer les revendica- tions du produit. L'évaluation de la documentation technique est un élément essentiel des évaluations de la conformité en vertu des di- rectives et des règlements. Le règlement diagnostic in vitro (IVDR) a considérablement augmenté les exigences liées à la documentation technique par rapport aux directives. Après soumission du dossier à l’organisme certifié, La revue des dossiers est limitée à 3 séries de questions par soumission. Si tous les écarts identifiés sont traités dans le cadre de trois séries de questions, une recommandation de certification sera faite dans le contexte de l'évaluation de la documentation technique. HYPHEN BioMed n’étant pas un fabricant d’instruments, une de nos spécificités majeures a été d’adapter nos réactifs sur la majorité des plateformes disponibles, et pour lesquelles la législation nous le permet. Ces différentes utilisations nous imposent de multiples vérifications, validations et bien évidemment les enregistrements associés. Cette spécificité supplémentaire nous différencie de nos concurrents qui, eux, sont mono système. Entre le Japon et la France, comment est géré le développe- ment des produits ? AMV : Tous les produits HBM sont développés et conçus en France, nous collaborons effectivement étroitement avec le Japon, nous échangeons les idées, les concepts, mais les produits HBM sont issus d’une recherche, d’un développe- ment et d’une fabrication Française. Nous n’importons pas de réactifs fabriqués par Sysmex Corporation. En revanche, il arrive parfois que la version française de nos réactifs soit reproduite au Japon pour le marché local ! Nous remercions Madame Anne-Marie Vissac pour le temps qu’elle nous a accordé et nous reviendrons bientôt sur le site HYPHEN BioMed pour faire découvrir les différents départe- ments impliqués dans le processus de création et de production des réactifs HYPHEN BioMed, groupe Sysmex. [ 6 ] Janvier 2024 - Sysmex Mag #12 Sommaire

CAS CLINIQUE CALENDRIER SCIENTIFIQUE AOÛT 2023 Suivi précis du traitement de l’hémophilie Si l’hémophilie en tant que telle est connue depuis plusieurs siècles et décrite par divers spécialistes, le développement de traitements ef- ficaces est relativement récent. Les premières options thérapeutiques comprenaient uniquement le trai- tement aigu de l’hémorragie par l’administration de dons de sang total provenant de la famille et, avec la découverte des facteurs de coagulation, par l’administration de transfusions de plasma. Cette situation n’a changé qu’à partir des années 1960, lorsque Judith G. Pool découvrit que les cryopréci- pités plasmatiques contenaient de grandes quantités de facteur VIII (FVIII). Même si ces cryoprécipités ont continué à être utilisés pour traiter les saignements existants au cours des premières années, cette décou- verte a jeté les bases d’une thérapie préventive, qui allait être appliquée pour la première fois avec le déve- loppement de concentrés de facteurs recombinants dans la seconde moitié des années 1980 [1, 2]. Ces dernières années, le développe- ment de préparations pour le trai- tement de l’hémophilie a pris un nouvel essor. Les alternatives thérapeutiques dis- ponibles aujourd’hui comprennent de nouveaux produits recombinants à demi-vie prolongée (EHL– Extended Half-Life) basés sur la modification du facteur de coagulation respectif, la modification du facteur de coagu- lation par fusion de la région Fc de l’immunoglobuline IgG1 (-Fc) ou de l’albumine, et l’ajout de polyéthylène glycol (PEG) de différents poids mo- léculaires. [3] Cependant, les stratégies thérapeu- tiques ne visant pas à remplacer des facteurs de coagulation sont éga- lement de plus en plus répandues. L’emicizumab, par exemple, est un [...] Lire la suite P O U R A L L E R + L O I N Grâce à sa gamme de produits, Sysmex peut aider les biologistes et les cliniciens à poser un diagnostic d’hémophilie ou les assister dans le traitement et le suivi des patients sujets à cette pathologie. Venez vite découvrir nos pages web dédiées à nos différents produits d’hémostase ! HÉMOSTASE SYSMEX BIOPHEN™ FVIII VARIANT BIOPHEN™ FIX NATIONAL HEMOPHILIA FOUNDATION HEMOPHILIA A BIOPHEN™ FVIII:C FÉDÉRATION MONDIALE DE L’HÉMOPHILIE NATIONAL HEMOPHILIA FOUNDATION HEMOPHILIA B [ 7 ] Janvier 2024 - Sysmex Mag #12 Sommaire

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous parler de votre parcours ? Bruno : Je m’appelle Bruno, j’ai débuté chez Werfen (à l’époque Instrumentation Laboratory) en 1994 au sein du Service Après-Vente où j'ai travaillé pendant environ 1 an et ½. J'ai ensuite orienté ma carrière vers le poste d'Ingénieur d'Application pour la gamme hémostase. Rapidement, la commercialisation de l'automate sur lequel je travaillais a été interrompue me conduisant à rejoindre la hotline hémostase (qui venait d’être créée). De 1998 à 2000, j'ai évolué en tant que Chef de produits hémostase. Durant cette période, en l'absence d'ingénieur d'application, j'ai consacré beaucoup de temps sur le terrain, notamment sur les installations d'ACL-9000. Avec le nombre croissant d'instruments installés et à installer, la création du service application s'est imposée, et j'en suis devenu le responsable pendant 22 ans. Initialement dédié à la gamme hémostase, le service s'est ensuite étendu à la gamme auto-immunité. Ce poste m'a permis de collaborer étroitement avec le service marketing, pour les lancements des produits, demandes d'améliorations et de résolution de problèmes. Après ces nombreuses années au sein de la même société, j'ai rejoint Sysmex en 2022 en tant que Spécialiste Produits en hémostase. (Spécialistes Produits) Sarah SIMON et Bruno CAUCHOIS Sarah : Je m’appelle Sarah. J’ai commencé chez Stago en 2007 et depuis j’ai toujours fait de l’hémostase. Chez Stago, je travaillais à la Recherche et Développement pour la création de nouveaux réactifs. En 2015, j’ai pris un poste d’Ingénieur d’Application chez Werfen car je voulais aller dans les laboratoires pour comprendre les problématiques terrain. Durant cette période j’ai travaillé sur la nouvelle gamme des instruments d’hémostase (la Série-50 des ACL Top) mais aussi avec les réactifs Siemens et HYPHEN qui étaient installés à l’APHP. C’est alors qu’une opportunité s’est présentée : travailler chez Sysmex en tant qu’IA pour le lancement de la gamme hémostase ! C’était pour moi une nouvelle aventure, un vrai challenge. Après quelques années à ce poste, j’ai poursuivi mon parcours chez Sysmex en évoluant vers un poste de Spécialiste Produits. Je voulais me tourner vers un aspect plus commercial avec des missions telles que la gestion des démonstrations ainsi que l’accompagnement des commerciaux. Quel est votre rôle au sein de Sysmex ? Bruno : Même si nous travaillons ensemble, Sarah et moi avons des responsabilités différentes. Je m'occupe du suivi clients dans une partie du nord de la France et de l'APHP. J’accompagne les ingénieurs commerciaux lors d’audit ou de présentations chez les clients intéressés par nos systèmes en Hémostase. Notre maison mère ayant plusieurs projets dans l’avenir, je participe aussi avec d’autres pays pour exprimer mon point de vue et indiquer les besoins spécifiques de notre marché. Sarah : Moi, je n’ai pas de secteur défini, ce qui me permet d’aller aider mes collègues sur le terrain partout en France et de les accompagner lors de leurs installations ou encore de les suppléer en m’occupant des formations lorsqu’ils sont déjà pris sur d’autres missions. Je développe également une activité plus commerciale en gérant les démonstrations dans les laboratoires et en accompagnant les commerciaux lors de rendez-vous. Bruno et Sarah : Il nous arrive régulièrement de travailler en binôme. Ensemble, nous avons élaboré toutes les formations et les travaux pratiques liés au stage des instruments d’hémostase CN 6000 et CN 3000, pour lequel nous sommes ravis de recevoir de très bons retours. Nos préférences sont très complémentaires, ce qui nous permet, lors de déploiements importants, de prendre en charge chacun notre partie et de pouvoir gérer toutes les sollicitations et les diverses tâches à accomplir. Pouvez-vous nous dire ce que vous aimez dans votre métier ? et plus particulièrement en tant que Spécialistes Produits chez Sysmex ? Sarah : L’hémostase est un domaine passionnant qui permet des échanges très intéressants, que ce soit avec les collègues ou les clients. J’essaie toujours d’instaurer une relation de confiance afin de favoriser les échanges francs et constructifs. Une démonstration ne dure souvent que quelques jours donc il faut qu’un bon relationnel s’instaure au plus vite pour avancer sur des propositions adaptées au laboratoire. Bruno : Être attentif aux besoins de nos clients et être en mesure de répondre à leurs demandes procure une grande satisfaction. Être impliqué dans l’évolution de nos produits est aussi très satisfaisant, ces échanges avec nos clients me donnent l’opportunité de faire des proposions d’amélioration sur nos systèmes actuels et futurs auprès de notre maison mère. Bruno et Sarah : On forme un duo très complémentaire et toujours positif quoiqu’il arrive ! Avez-vous une devise ? Sarah : S’adapter en toutes circonstances et agir avec le sourire. [ 8 ] Janvier 2024 - Sysmex Mag #12 Sommaire

En 2022, le Laboratoire Ketterthill, un acteur majeur de la biologie medicale au Luxembourg, a fait le choix d'une solution UN-Series pour son activité de biologie urinaire. Le docteur Laurence Auloge, biologiste en bactériologie et hématologie, partage son retour d'expérience sur l'utilisation de la solution Sysmex UN-Series. Bonjour Dr Auloge, pouvez-vous nous présenter laboratoire d’analyses médicales Ketterthill ? le Le Laboratoire Ketterthill est l’un des trois laboratoires privés du Luxembourg et est né de la fusion en 2002 des Laboratoires Ketter et des Laboratoires Thill. Nous sommes la plus grosse structure privée au Luxembourg, composée de 63 centres de prélèvements. Le pôle technique est ici, sur le site de Belval, dans la partie sud du pays. Nous avons une activité exclusivement de ville. Quelle est l’activité du plateau technique de bactériologie? La majeure partie de notre activité en bactériologie est l’analyse urinaire qui représente environ 60 à 70% de notre volume. Ensuite nous avons une activité importante d’examens de selles, auxquels s’ajoutent des prélèvements ORL, des prélèvements génitaux, des premiers jets d’urine pour les IST, des spermes, ainsi que ce que l’on appelle de la bactério « divers » à savoir des plaies, des expectorations, … Hors urines et certaines exceptions, la majorité des analyses sont réalisées par des techniques de biologie moléculaire car au Luxembourg nous n’avons pas l’obligation d’ensemencer tous les prélèvements et ces techniques donnent de très bons résultats en termes de sensibilité, spécificité et rapidité. Concernant l’activité urinaire, nous traitons quotidiennement entre 600 et 700 sédiments et entre 200 et 300 cultures urinaires. La différence entre le nombre de sédiments et de cultures s’explique par le fait que nous ne faisons pas de culture en systématique pour chaque échantillon. L’examen urinaire au Luxembourg n’est pas du tout ciblé comme en France où il est prescrit en fonction de signes cliniques, pour un bilan préopératoire, ou un suivi de grossesse, … Là, il est intégré au bilan standard. De ce fait, soit le médecin indique sur l’ordonnance que la réalisation de la culture est conditionnée à la positivité du résultat du sédiment urinaire, soit nous assurons nous même la prestation d’ensemencer un milieu de culture pour toute leucocyturie supérieure à 30000/ml, même en l’absence de demande établie du médecin. Cela facilite le flux de traitement des échantillons et évite d’avoir des demandes d’ajout de culture de la part des médecins, 24h après la réception de l’échantillon au laboratoire, parce que les résultats sont en faveur d’une infection. Une autre particularité du Luxembourg est que la bandelette urinaire fait partie de l’examen urinaire de base, avec notamment le paramètre nitrites qui est très utile pour la détection des infections urinaires.. Votre laboratoire est localisé au Luxembourg : quels sont les guides de référence que vous utilisez pour définir une infection urinaire ? Il n’y a pas de guide de référence luxembourgeois et nous avons une grande liberté de choix sur les recommandations que nous pouvons suivre. Régulièrement, le Conseil scientifique du domaine de la santé du Luxembourg édite des guides génériques de bonnes pratiques médicales qui sont souvent une synthèse des pratiques réalisées en France, en Belgique et en Allemagne. En ce qui concerne le choix des guides de référence sur un domaine précis, il est fonction de la culture des équipes. Ici, nous sommes une équipe franco-belge et donc nous suivons les recommandations françaises qui sont très bien documentées : le REMIC tout d’abord qui est une très bonne base ; pour les urines, nous utilisons également les recommandations de la SPILF ; pour les antibiogrammes, nous utilisons le CASFM / EUCAST. Quelle est votre situation au titre de l’accréditation du plateau technique ? Le laboratoire est accrédité ISO 15189 par l’OLAS depuis 2010. Au Luxembourg, nous avons encore la possibilité de ne pas être accrédités à 100% en bactériologie et nous n’avons pas de SH-REF. L’application de la norme est donc assez pragmatique et souple. Quels étaient les objectifs du laboratoire au moment du renouvellement de la solution de cytologie urinaire ? le Précédemment, laboratoire possédait une solution de microscopie automatisée associée à un analyseur de bandelettes urinaires. Au moment du renouvellement, nous cherchions une solution performante, permettant d’avoir un flux au moins similaire à ce qui était en place (bandelette urinaire et sédiment couplés), qui soit compatible directement ou indirectement avec la chaîne automatisée présente dans tout le laboratoire, et permettant d’automatiser au maximum les étapes manuelles telles que la constitution des racks ou encore le débouchage des tubes. La solution globale proposée par Sysmex répondait à tous ces critères, et intégrait la technologie de cytométrie de flux que nous utilisions déjà en hématologie et dont nous sommes extrêmement satisfaits. [ 9 ] Janvier 2024 - Sysmex Mag #12 Sommaire

en fonction des résultats du sédiment et des nitrites. Nous avons gagné du temps sur l’ensemencement en réduisant le nombre de géloses bi-plates ensemencées, ce qui de plus représente un gain financier. Pouvez-vous nous donner quelques chiffres clés significatifs de l’amélioration de la production grâce à votre chaîne UN-Series? (temps gagné, taux de revue, disponibilité technicien, …) Précédemment nous avions 2 ETP dédiés au poste : un ETP dédié à récupérer les tubes, constituer les racks, déboucher les tubes, poser les racks sur nos différents points d’entrée, décharger et stocker les tubes ; et 1 ETP dédié à la validation à l’écran des échantillons et aux lectures au microscope des échantillons le nécessitant. Aujourd’hui, nous avons 1 ETP pour tout gérer, grâce à la constitution automatique des racks par notre TLA, ce qui nous avait été conseillé par Sysmex à l’installation, au débouchage des tubes automatique sur le TH-11, et au pourcentage d’échantillons revus à l’écran qui est d’environ 5%, soit beaucoup moins que pour les techniques purement d’imagerie digitale. Nous avons donc gagné en efficacité et optimisé le temps technicien. Et le temps gagné laisse plus de temps de réflexion et d’analyse des cas litigieux aux techniciens, rendant leur poste moins routinier. Quel est aujourd’hui votre niveau de satisfaction au regard de notre solution, aussi bien pour vous biologiste que pour l’équipe technique ? Nous sommes vraiment très satisfaits de la solution en place et de l’accompagnement par les équipes Sysmex. Au départ, j’étais assez réticente à l’utilisation de la cytométrie de flux pour le sédiment urinaire : d’une part j’avais déjà testé cette technologie il y a près de 10 ans et elle était moins performante qu’aujourd’hui ; et d’autre part elle me semblait une technique trop sophistiquée pour l’analyse urinaire. Mais la technologie a vraiment évolué et nous avons entre les mains un outil performant qui nous a permis d’alléger la charge de travail associée aux urines, de rationaliser le temps technicien, et ce pour une activité au minimum équivalente. La connectivité future aux TLA proposée par Sysmex pour les analyses urinaires a été un élément également important dans le choix final. Pouvez-vous nous décrire votre solution UN-Series et comment s’est déroulée sa prise en main ? Comme évoqué plus tôt, nous avons une forte activité en sédiments. Nous avons opté pour une chaîne Sysmex UN- Series constituée de 2 modules d’analyse des bandelettes urinaires UC-3500, de 2 analyseurs de fluorocytométrie de flux UF-5000 et d’1 module d’analyse morphologique par imagerie numérique UD-10. Tous ces éléments sont connectés les uns aux autres. Précédemment nous avions 3 systèmes indépendants bandelettes + sédiments, donc 3 points d’entrée pour les racks, avec 1 écran pour chaque système. Maintenant, tous les automates Sysmex de la solution UN-Series sont reliés les uns aux autres et gérés par 1 seul écran. Nous avons un seul point d’entrée des racks grâce au module TH-11 qui en plus débouche automatiquement les tubes, et un seul point de sortie des racks en bout de chaîne. L’installation s’est faite en 2022, avec d’abord l’installation technique par un ingénieur de maintenance puis un accompagnement par l’ingénieur d’application qui a formé les référents et a paramétré le système. Personnellement, je suis arrivée en bactériologie quelques mois après l’installation de la chaîne mais mon ressenti est que l’adaptation des équipes à la solution Sysmex UN-Series s’est faite très facilement. La solution est conviviale. De plus, nous avons gagné beaucoup de temps technicien, car le taux de revue des échantillons sur UD-10 est très faible. Enfin, nous vérifions moins d’échantillons au microscope qu’avec notre système précédent. L’ingénieur d’application vous a accompagné dans le paramétrage du logiciel U-WAM. Pouvez-vous nous expliquer comment cette interface d’expertise vous aide au quotidien ? L’U-WAM a été initialement paramétré par l’ingénieur d’application selon le package de règles Sysmex. Par ailleurs, j’ai eu accès à un dossier bibliographique complet qui m’a permis de bien comprendre le potentiel de la solution, de travailler sur les règles d’expertises et de les affiner petit à petit, notamment pour les hématuries. Nous avons donc mis en place des règles de détection des discordances entre bandelettes urinaires et résultats du sédiment, des règles d’accompagnement en cas de déclenchement d’alarmes purement techniques, des règles de revue pour l’identification morphologique des cylindres par exemple. L’ U-WAM est donc notre interface de validation et de standardisation de tous les évènements et résultats issus des automates. Nous avons en parallèle mis en place un algorithme de choix de milieux spécifiques sur notre ensemenceur en cas de présence de levures, et de géloses chromogènes ou bi-plate [ 10 ] Janvier 2024 - Sysmex Mag #12 Sommaire

Sysmex France était présent les 18 et 19 décembre derniers pour la 43ème édi- tion de la RICAI se tenant au Palais des Congrès de Paris. L’occasion pour nous d’échanger avec vous sur vos projets, sur les études en cours, les posters exposés par plusieurs sites équipés UN-Series mais également de vous présenter un étonnant petit système : le PA-100. Retour sur une technologie pouvant changer la donne. P O U R E N S A V O I R P L U S LIVRE BLANC NANOFLUIDIQUE LE PA-100 #AMRFighter Les infections urinaires sont un des motifs les plus fréquents de consultation chez les médecins, et une des principales raisons de la prescription d’antibiotiques. Ces traitements, bien que globalement efficaces, sont ad- ministrés de façon empirique, et l’antibiorésistance des uropathogènes est un phénomène en croissance qui pourrait mener vers des difficultés de traitement dans un futur proche (cf fig. 1). Le recours à des antibiothérapies à large spectre combinées seraient envisagées, participant, dès lors, elles aussi, au développement de l’antibiorésistance. Cette pandémie silencieuse et inquiétante, avançant inexo- rablement, pourrait atteindre une mortalité supérieure à celle du cancer en 2050, les maladies infectieuses basiques redevenant complexes à traiter. Apporter des solutions diagnostiques Une des pistes évidentes permettant de limiter ce phénomène est de réduire le recours aux traitements empiriques en le remplaçant par un traitement ciblé basé sur le diagnostic pour rompre la dynamique. Pour ce faire, des solutions innovantes doivent être proposées permettant d’exclure l’infection et de délivrer un antibiogramme, le tout en quelques minutes. Fig. 1 : Evolution de la réussite des antibiothérapies empiriques, de l’antibiorésistance et des antibiotiques à disposition (projection) A partir de Urinary tract infection in adults: research priorities and strategies. Int J Antimicrob Agents. 2001, 17(4):343-8 Le bénéfice pour le clinicien est ainsi de sélectionner le traitement approprié à la pathologie et d’éviter autant que faire se peut le recours aux antimicrobiens quand ils ne sont pas nécessaires. Du fait de sa fréquence et de son mode de traitement empi- rique, l’infection urinaire est une pathologie pouvant servir de modèle à la régulation de l’utilisation des antibiotiques. Les étapes de l’analyse urinaire sont de plus longues notam- ment la culture bactérienne qui prends des dizaines d’heures. S’en suit un antibiogramme dont les résultats seront délivrés sous 48 à 72h aux médecins : des délais limitant le recours à l’antibiothérapie ciblée. Antibiogramme vraiment rapide C’est dans cette optique que Sysmex propose aujourd’hui le PA-100, basé sur le concept du lab-on-a-chip (laboratoire sur puce). Cet analyseur signale la présence ou non de bactéries en croissance en 15 minutes dans un échantillon d’urine pri- maire; en cas de présence de bactéries, le système effectue automatiquement un antibiogramme pour 5 molécules, basé sur les recommandations EUCAST, et fournit les résultats en moins de 30 minutes. Il permet ainsi de personnaliser le traitement des patients souffrant d'infections urinaires non-compliquées dans les minutes suivant le recueil. Le PA- 100, compact et très simple d’utilisation, fonctionne avec des cartouches prêtes à l’emploi constituées d’un réseau nanofluidique et de tous les réactifs nécessaires à l’analyse. Le PA-100 et son premier panel urinaire sont d’ores et déjà disponibles, et la technologie promet le développement d’applications futures pour d’autres infections. Contact legret.damien@sysmex.fr [ 11 ] Janvier 2024 - Sysmex Mag #12 Sommaire

CAS CLINIQUE CALENDRIER SCIENTIFIQUE NOVEMBRE 2023 Infections des voies urinaires (IVU) L’infection des voies urinaires (IVU) est l’une des infections bactériennes les plus courantes, avec environ 400 millions d’individus (hommes et femmes) affectés chaque année dans le monde [1]. Les femmes sont particulièrement touchées par cette infection, puisque 60 % d’entre elles sont confrontées à une IVU à un moment ou un autre de leur vie [2] et que 30 à 45 % des femmes développent des IVU récurrentes, c’est-à-dire dans les trois mois ou dans l’année suivant la primo-in- fection [3]. La prévalence des IVU explique éga- lement l’impact significatif de cette infection sur les systèmes de santé et les sociétés, puisqu’elles sont à l’origine de millions de visites mé- dicales annuelles [4], d’une charge de travail importante pour les labo- ratoires cliniques [5] et d’environ 15 % de l’ensemble des prescriptions d’antibiotiques aux États-Unis et en Europe [6]. Parmi ces prescriptions d’antibiotiques, un grand nombre sont faites de manière empirique sans diagnostic approprié [7]. Par conséquent, les IVU peuvent être considérées comme un facteur im- portant de résistance aux antimi- crobiens (AMR) [8] et des diagnos- tics appropriés d’IVU pourraient contribuer à améliorer la gestion des antimicrobiens en évitant les pres- criptions inutiles d’antibiotiques et en favorisant des traitements rapides et ciblés. Alléger la charge de travail tout en favorisant le diagnostic rapide des IVU Les IVU représentent une charge de travail considérable pour les labora- toires de diagnostic, puisque jusqu’à 80% des échantillons s’avèrent né- gatifs. Leur diagnostic classique est une procédure assez [...] Lire la suite P O U R A L L E R + L O I N Grâce à sa gamme de produits, Sysmex peut aider les biologistes et les cliniciens à une meilleure prise en charge des infections des voies urinaires, et participe ainsi à la lutte contre la résistance aux antimicrobiens. Venez vite découvrir nos pages web dédiées à nos différents produits de biologie urinaire ! GAMME BIOLOGIE URINAIRE UF -4000/5000 UF -1500 INFECTIONS DES VOIES URINAIRES LUTTE CONTRE LA RÉSISTANCE AUX ANTIMICROBIENS COMMENT ORIENTER LE DIAGNOSTIC D'UNE INFECTION URINAIRE PLUS RAPIDEMENT ? COMMENT EFFECTUER DES TESTS DE SENSIBILITÉ AUX ANTIMICROBIENS EN TEMPS RÉEL ? [ 12 ] Janvier 2024 - Sysmex Mag #12 Sommaire

Nous nous sommes entretenus avec le Dr Delphine Gerard et l’ingénieur hospitalier Mr Sylvain Henry, du CHRU de Nancy, client Sysmex depuis 2013, afin de revenir sur l’utilisation des contrôles de qualité Sysmex. Il y a quelques mois, une information produit Sysmex a été envoyée à nos clients concernant un niveau plaquettaire bas sur notre lot 3283 de contrôle qualité XN Check L1. Aviez-vous préalablement identifié cet évènement lors de l’utilisation de ce lot ? Oui, nous avons diagnostiqué le problème très rapidement, étant équipés de trois analyseurs XN sur notre plateau technique, parmi lesquels seul l’un d’entre eux générait des résultats de CQ non-conformes. Il convient de noter que nous effectuons des comparaisons sur des échantillons sanguins frais chaque semaine, permettant ainsi de vérifier le bon fonctionnement de nos instruments, en complément des procédures de contrôle de qualité. C’est ainsi que nous avons constaté que notre automate était opérationnel et que l’origine de nos observations était propre aux CQI. Quelles étaient vos observations? irrégularités systématiques Nous avons observé des associées à la période probatoire et entraînant des problèmes de conformité des contrôles, avec des valeurs plaquettaires fluctuant de manière aléatoire, pouvant être aussi bien très basses que très élevées. À l'inverse, dans notre autre laboratoire au CHRU équipé XN-1000, aucun problème de résultat n'a été signalé. Quelles ont été vos conclusions suite à vos investigations sur votre plateau technique ? Nous avons détecté une irrégularité au niveau de la procédure d'agitation. Nous avons donc procédé à la remise à niveau de l'ensemble de notre personnel de laboratoire quant aux procédures à suivre en matière de contrôle qualité. Nous avons également contacté la hotline Sysmex pour faire part de nos observations. Nous encourageons d’ailleurs tous les utilisateurs à faire de même lorsqu’une anomalie est détectée, afin de sensibiliser Sysmex sur un potentiel problème, leur permettant ainsi de lancer une investigation rapide. Ensuite, une note de service interne a été diffusée via la plateforme Teams. Finalement, nous avons reçu un courrier de Sysmex exposant la situation et fournissant des directives sur les démarches à entreprendre. Grâce aux procédures instaurées au sein de notre laboratoire, nous avions déjà mis en œuvre les mesures appropriées. Depuis, nous ne rencontrons plus de soucis avec nos contrôles de qualité. La gestion des contrôles de qualité Sysmex : un retour d’expérience du CHRU de Nancy Le contrôle de qualité interne (CQI) est un élément essentiel de l’assurance qualité du laboratoire. Il est utilisé pour garantir la fiabilité des résultats, la maitrise du processus analytique et le suivi de ses performances. Il est souhaitable que le comportement des échantillons de contrôle choisis soit le plus proche possible de celui des échantillons biologiques analysés. Ainsi, Sysmex Corp a choisi de développer des contrôles de qualité interne d’hématologie constitués de cellules sanguines d’origine humaine. Une matrice fidèle aux échantillons patients Ces cellules sont collectées, stabilisées puis diluées selon le cahier des charges spécifique à chaque niveau de CQ pour être stockées entre 2 et 8 °C avant utilisation. Le process de stabilisation est une étape cruciale pour garantir la reproductibilité des résultats de contrôle : les cellules doivent conserver leur forme, ne pas être détruites dans le temps, tout en réagissant uniformément avec les réactifs Sysmex, comme réagiraient des cellules humaines fraîches. Le conditionnement en tube des lots de production doit, quant à lui, être opéré dans des conditions d’homogénéisation op- timales sans qu’aucune cellule sanguine ne soit, pour autant, détruite. Cette étape critique garantit la constance du nombre de cellules présent dans chaque tube d’un même niveau. Afin de limiter les phénomènes de dénaturation dans le temps, les CQI d’hématologie ne peuvent pas être congelés. Ils doivent donc maintenir leurs spécifications pour chaque paramètre pendant plusieurs semaines après la fabrication tout en étant conservé au laboratoire entre 2 et 8 °C. Un équilibre à respecter L'utilisation de cellules sanguines humaines fait de nos contrôles qualité en hématologie des produits d’exception. La production du XN-Check implique, en raison de sa matrice, le maintien d'un équilibre entre la commutabilité et la stabilité dans le temps des cellules. Pour conserver l’intégrité de nos contrôles de qualité, il convient de respecter rigoureusement les instructions pré-analytiques fournies dans les notices des produits. Ces instructions d’agitation, présentées par les Ingénieurs d’ap- plication lors des installations ou des visites de suivi, ou encore par téléphone par nos Ingénieurs Hotline, sont garantes de la remise en suspension de cellules humaines ayant conservées leurs propriétés physiques, et donc des performances des XN- Check. Nous vous invitons à consulter le retour d’expérience du CHRU de Nancy dans l’encart ci-dessus. Pour approfondir vos connaissances sur nos contrôles de qualité en hématologie, nous vous invitons à consulter et partager notre document SEED spécifiquement consacré à ces contrôles, disponible ICI [ 13 ] Janvier 2024 - Sysmex Mag #12 Sommaire

Installation XR Hospices Civils de Lyon Le Laboratoire des Hospices Civils de Lyon (HCL) travaille avec Sysmex depuis de très nombreuses années. Lorsque notre projet hospitalier local dénommé HARPP pour « harmoni- sation et renouvellement des plateaux de proximité » a été soutenu par notre Institution, Sysmex a été mis en concurrence et finalement retenu comme fournisseur de la solution d’Hématologie après une longue étape de 2 ans de dialogue compétitif en partenariat avec le mandataire Roche et un consortium de fournisseurs. L’objectif de ce projet d’envergure était de pouvoir bénéficier d’innovations technologiques ou organisationnelles dans tous les domaines de la Biologie médicale dans le cadre d’un contrat de collaboration unique associant industriels et hôpital public. Ainsi, nos 3 sites du Laboratoire de biologie médicale multisite du CHU de Lyon vont bénéfi- cier séquentiellement de l’installation de chaines d’Hématologie XR-9000 incluant des étaleurs-colorateurs SP-50 et microscopes automatisés DI-60. Nous sommes également en réflexion pour l’acquisition du nouveau module BT-50 et en attente du nouveau connecteur Roche pour l’installation d’une solution d’automation complète intégrée à une chaine CCM incluant des modules pré et post-analytiques et un convoyage aérien. Au début du mois de décembre 2023, la première mise en production en France de 3 XR s’est déroulée au Centre de Biologie de l’hôpital Lyon Sud avec un accompagnement très satisfaisant de toutes les équipes support de Sysmex. La semaine suivante, la mise en production de 2 XR sur une chaîne XR-9000 a eu lieu au Centre de Biologie Nord de l’hôpital de la Croix-Rousse avec un soutien du fournisseur Sysmex également très apprécié. Les équipes techniques prennent leurs marques avec ces analyseurs et le nouveau flux des frottis sanguins sur la chaîne. Le déploiement de notre dernier site Est conduira à un total de 10 XR installés aux HCL entre 2023 et 2025. En plus de ces innovations technologiques, nous avons eu également le plaisir de travailler avec Sysmex pour développer en amont leurs outils dé- diés à la vérification des méthodes avec Sana Licheheb (référente Support Accréditation). Désormais, nous restons mobilisés pour surveiller le comportement des XR dans notre activité de routine de laboratoire hospitalier et nous attendons l’augmentation du groupe de pairs pour consolider la surveillance des per- formances analytiques des XR sur les solutions en ligne Caresphere XQC et AM et auprès des organismes de gestion des contrôles de qualité externes. De gauche à droite : les biologistes Estelle Comte, Laurent Jallades, Marie-Odile Geay-Baillat, Radu Chiriac. Remerciements aux techniciens référents du Laboratoire - Sylvie, Marie-Pierre, Myriam et Mustapha - pour leur aide active dans la vérification des méthodes, le suivi de l’installation des équipements et leur formation auprès du reste de l’équipe technique. : Elodie David Cécile Dumas Jean-Baptiste Blanc technicienne De gauche à droite Elisabeth référente, Duret et référents. Remerciements aux 3 techniciens référents pour leur participation active dans les vérifications de méthode des analyseurs XR et DI60 et dans la formation et l’accompagnement au quotidien de leurs collègues utilisateurs de la chaîne XR-9000. biologiste, techniciens Installation XR CHU de Caen Normandie Satisfaits de notre expérience passée avec Sysmex depuis plus de 20 ans, au moment de devoir changer notre chaîne Sysmex XN, nous nous sommes naturellement tournés vers Sysmex pour installer les analyseurs de la nouvelle gamme XR. Bénéficiant des technologies antérieures ayant fait leur preuve au quotidien et apportant quelques correctifs nécessaires, cette nouvelle gamme XR devrait nous apporter toute satisfaction pour les années à venir. Après une préparation méticuleuse du projet, le remplacement de la chaîne Sysmex XN par notre nouvelle chaîne Sysmex XR s'est déroulée dans les meilleures conditions, sans aucune interruption de la production de nos analyses. Ce challenge a pu être relevé efficacement grâce au professionna- lisme des équipes Sysmex et à celui des équipes techniques du laboratoire. Ce changement d'analyseurs nous apporte tout satisfaction et nous permet d'envisager le futur de notre hématologie cellulaire de routine avec la plus grande des sérénités. De gauche à droite : Lucile Delorière, Céline Bossard, Romain Blottière, Agnès Léonard, Edouard Cornet [ 14 ] Janvier 2024 - Sysmex Mag #12 Sommaire

Sommaire HOTLINE service@sysmex.fr Hématologie : 01 82 37 03 10 Hémostase : 01 82 37 03 13 Biologie urinaire : 01 82 37 03 14 Connexion informatique : 01 82 37 03 11 Biologie d’urgence : 01 82 37 03 15 LifeScience et Cytométrie : 01 82 37 03 12 ACCUEIL info@sysmex.fr Réception : 01 48 17 01 90 ÉDITORIAL SYSMEX MAG sysmexmag@sysmex.fr SERVICE DES COMMANDES logistique@sysmex.fr Administration logistique : 01 48 17 01 80 CARESPHERE ACADEMY https://fr.caresphere-academy.com/ SITE INTERNET SYSMEX FRANCE www.sysmex.fr PORTAIL CLIENT MySysmex https://new.mysysmex.com/fr/loging N O S S E R V I C E S E N L I G N E Pour plus d’informations sur l’un des contenus de ce numéro ou pour nous faire part de vos commentaires, veuillez contacter : sysmexmag@sysmex.fr 26 et 27 janvier 2024 Journée d'Hémathologie Biologique du Grand-Est Nancy 27 au 29 mars 2024 SFH 2024 Palais des congrès de Paris 23 au 24 mai 2024 BIOMED-J Palais des congrès de Paris 5 juin 2024 CytHem Paris Congrès 2024 Vous souhaitez vous abonner ? Cliquez ici SUIVEZ-NOUS SYSMEX FRANCE Prochain numéro Avril 2024