Calendrier scientifique – octobre 2021
Écarter une infection urinaire après une prostatectomie
Quels sont les résultats potentiels d’une analyse urinaire après une intervention chirurgicale, par exemple après une prostatectomie ?
Microalbuminurie
GR isomorphes
GR dysmorphiques
Pyurie
Cylindres
Cellules épithéliales des tubules rénaux
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Résultats numériques
Après une prostatectomie, un patient pourvu d’un cathéter présente de légers symptômes d’infection urinaire des voies urinaires inférieures. Un échantillon d’urine a d’abord été analysé de façon automatisée à l’aide d’une bandelette de test Meditape 11A sur l’UC-3500. L’échantillon s’est avéré négatif au test des nitrites, mais a révélé la présence d’une pyurie et d’une hématurie. Puisqu’un test négatif aux nitrites ne suffit pas à écarter une infection urinaire en présence de symptômes liés à l’infection, une autre analyse des particules urinaires a été effectuée.
La détection par cytométrie en flux des particules sur l’UF-5000 a confirmé la pyurie avec 183,5 GB/µl et l’hématurie avec 1 983,2 GR/µl. De plus, la distribution du scattergramme pour les GR met en évidence la présence de GR isomorphes, indiquant un saignement dans les voies urinaires inférieures. L’analyse des particules n’a révélé aucune cellule bactérienne ou fongique, ce qui permet d’exclure avec certitude la bactériurie et d’écarter directement l’infection urinaire [5]. La pyurie et l’hématurie peuvent donc être le résultat du cathétérisme et de l’irritation urothéliale qui lui est associée, mais elles constituent également un résultat postopératoire courant et non pathologique chez les patients ayant subi une prostatectomie [6].
Le cas de ce patient démontre le potentiel de la série UF pour écarter une infection des voies urinaires après une prostatectomie afin d’éviter des traitements et des procédures diagnostiques inutiles.
Références
[1] Foxman B (2014): Urinary Tract Infection Syndromes: Occurrence, Recurrence, Bacteriology, Risk Factors and Disease Burden. Infect Dis Clin North AM. 28(1):1–13.
[2] Khan HA et al. (2017): Nosocomial infections: Epidemiology, prevention, control and surveillance. Asian Pac J Trop Biomed. 7(5):478-482.
[3] Pourmand G et al. (2010): Urinary infection before and after prostatectomy. Saudi J Kidney Dis Transpl. 21(2):290-4.
[4] Gratzke C et al. (2007): Complications and early postoperative outcome after open prostatectomy in patients with benign prostatic enlargement: Results of a prospective multicenter study. J Urol. 177(4):1419-22.
[5] Gilboe HM et al. (2021): Rapid diagnosis and reduced workload for urinary tract infection using flowcytometry combined with direct antibiotic susceptibility testing. PLoS One 6(7):e0254064.
[6] Olvera-Posada D et al. (2013): Natural history of pyuria and microhematuria after prostate surgery. Actas Urol Esp. 37(10):625-9.
Contexte scientifique
Avec plus de 150 millions de cas enregistrés chaque année, les infections des voies urinaires (IVU) font partie des infections les plus courantes dans le monde [1]. Elles constituent l’une des principales infections nosocomiales, représentant jusqu’à 12 % de toutes les infections contractées à l’hôpital. Le cathétérisme est l’une des principales causes des infections urinaires associées aux cathéters (IUAC) et peut donc compliquer le traitement des patients hospitalisés [2].
L’ablation chirurgicale partielle ou complète de la prostate (prostatectomie) est une intervention médicale courante dans le contexte de l’hypertrophie bénigne de la prostate et du cancer de la prostate. L’hypertrophie de la prostate peut être à l’origine de divers symptômes urinaires, notamment de la rétention urinaire ainsi que des symptômes obstructifs et irritatifs. L’infection des voies urinaires peut avoir des répercussions sur la prostatectomie en pré- ou postopératoire. L’infection préopératoire des voies urinaires inférieures s’observe chez 15 % des patients ayant subi une prostatectomie – symptôme fréquent chez les hommes d’âge moyen. L’infection urinaire postopératoire est détectée chez 7,5 % des patients ayant subi une prostatectomie et peut être due à la pose d’un cathéter [3].
Les premiers résultats postopératoires rapportés pour la prostatectomie sont positifs, ne montrant des complications que dans 17 % des cas. Avec une incidence de 5 %, les infections urinaires constituent le deuxième événement postopératoire le plus fréquent [4].
En outre, une prostatectomie peut déclencher un état inflammatoire par l’intervention chirurgicale elle-même. Mais écarter toute infection urinaire supplémentaire peut aider à distinguer infections et inflammations et ainsi influer sur les décisions thérapeutiques.
Furthermore, a prostatectomy can cause an inflammatory condition through the surgical intervention itself. However, excluding the additional UTI can help differentiate infections and inflammations and thus influence treatment decisions.